Poésie

Pour qu’un jour octobre ne soit plus rose.

Octobre est une de ces occasions où se mêlent mes différentes passions : la « sage-femmerie » et l’écriture. Ce poème est une façon d’encourager celles et ceux qui se trouvent sur le chemin pas-rose-du-tout du cancer du sein.

Comme le disait une amie atteinte de ce mal : « J’essaie de me rappeler que le meilleur est constamment devant moi ». Et si c’était vrai qu’un jour il n’y aura plus d’octobre rose parce que cette maladie appartiendra au passé ?  


Pour qu’un jour octobre ne soit plus rose

À toutes celles qui ont hébergé des nénuphars vengeurs et des roses kérosènes

Au matin, elle s’était penchée
Pour donner du lait à bébé.
Elle offre la vie doucement.
La rosée effleurait sa peau :
Le petit deviendra prince sitôt
Qu’il tiendra la rose des vents.

À midi s’agrandit la fleur.
Elle s’est logée, là, près du cœur.
En forme de barbapapa,
Elle a l’odeur âcre du vide
Noir et des roses à crédit.
La fleur éclot : pourpre et fuchsia.



C’est le soir, et le nénuphar
Nécrose tout avec son dard.
Rayons et prose d’hôpital
Déclinent en toi leurs potions
L’espoir gicl’ : les fleurs faneront,
Leur pouvoir devenu bancal.


Un beau jour couleur saccharose,
aubépines, primeroses
Et belles-de-nuit, dépouillées
De leurs pics, seront mignonnes.
Déjà, partout, en nous résonne
Cette espérance ensoleillée.

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